[Quete Multi]La Traîtresse, la Brute et le Truand

Le grand singe fronça les sourcils. Il prit une autre longue bouffée, prenant son temps, puis une autre, et, enfin, il se mit à rire doucement, d'un rire qui, déjà doux à l'origine, était calmé par l'opium. Les soubresauts de ses épaules étaient si espacés qu'on eut pu croire qu'il s'étouffait. Il reposa la pipe dont le foyer était encore incandescent sur le porte pipe de son bureau, dans le même bois. La pipe était cerclé d'un filet de jade si finement ciselé qu'il était incroyable qu'il ait survécu si longtemps, la pipe ayant une patine volontiers séculaire. Ses possesseurs avaient dû faire preuve d'une précaution extrême avec l'objet ; qui était d'ailleurs le seul objet de facture simienne dans ce grand bureau qui aurait pu être celui d'un haut magistrat impérial.

"Alors vous essayez de vendre au macaque sa propre marchandise ? Je devrais vous réduire en pièce, mais votre audace m'est d'un grand amusement... dites moi au moins où vous êtes vous procuré la drogue..." dit béatement le simien.

(Nora gagne 2 points de Stress)

Le singe roux riait encore, mais d'un rire plus tonique, désormais. "Laisse moi finir gros lard..." lâcha-t'il amicalement à l'autre parrain tandis qu'il poussait un siège pour qu'il prenne place avec eux. Il se redressa, et sonna une clochette, au son de laquelle accourait toujours le valet d'Homok. Ce dernier se vit assigner la tâche de curer la pipe - ce qu'il fit avec application. Reprenant son sérieux, il planta son regard dans celui de la jeune femme : "Ce sera la plus grosse arnaque que l'on m'ait faite, et probablement la seule que je vais accepter en connaissance de cause. Racheter à des voleurs ce qu'ils vous ont pris à un prix exorbitant, voilà bien le génie impérial... Par contre, ce prix que vous m'annoncez est ridicule ! Je vous en propose 3 zodiacs les deux doses à pipe." Et sur cette proposition, Homok se laissa aller au fond de son profond siège, avec un coup d'oeil complice à son compère pégreux.

(Jet de Charisme + Marchander au seuil de 26 avec 3 niveaux de complications supplémentaires pour la présence de Gonzo)

Le membre 'CaptainSpoon' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

#1 'Dé 10' : 3

--------------------------------

#2 'Dé 10' : 8

--------------------------------

#3 'Dé 6' : 2

Le Xon'Bal haussa les épaules, sûr de lui : "Je ne fais même pas payer ce prix là à mes consommateurs, et je peux te dire que la marge est large, alors c'est à prendre ou à laisser. Amenez moi tout ce que vous pouvez, je prendrai tout. Maintenant, laissez moi introduire mon précieux ami, le fils de pute."

Le fils de XOn'Bal sortit de sa léthargie et considéra la jeune femme.

"Vous me livrerez ici, vous procéderez de la même manière, et je vous paierai en mains propres. Etant une humaine, ayant sans doute des liens très étroits avec l'Empire, vous êtes bien trop susceptible de me baiser, si vous me passez l'expression, pour que je vous laisse traiter avec un subordonné, considéra-t'il calmement. Vous m'avez bien entendu offert l'échantillon, avez vous de la marchandise directement sur vous à me vendre ?"

Gonzo haussa un sourcil et tira une taffe sur son cigare. Il ne répondit pas immédiatement, l'énorme simien craqua ses doigts... cela laissait planer une inquiétante atmosphère... Gonzo éclata de rire et dit : "GWAHAHAHAHAHAHA! Comment elle est ta pouffiasse? Elle est bonne? Elle suce comment? Raconte!" 

Gonzo secoua la tête et dit: "Qu'est ce que je raconte! J'veux pas une attardée mentale moi! J'veux qu'elle me rapporte du pognon! J'veux être pleins aux as, j'veux me faire une piscine en or, et mettre mon argent dedans et passer mes journées à m'y branler! T'entends? J'veux me faire reluire le godiveau dans une piscine de pognon!". 

Gonzo regarda homok et lui dit: "Et toi mon pote t'a l'intention de faire quoi si tu devient encore plus pété de tune que tu l'es déjà mon p'tit folichon? Te faire greffer des couilles et une bite sur le front pour te sucer toi même? GWHAHAHAHA!"

Nora rit intérieurement de l'humour salace de M. Gonzo. Elle laissa apparaître un léger sourire sur le visage de Von Rattlesby, qui reprit son sérieux peu de temps après. Elle prit la réponse du "Fils de pute" pour un "oui". Elle se retourna donc vers Homok.

"J' ai deux autres doses, ça me "remboursera" la première. Comme pour Monsieur Gonzo, vous traiterez avec mon contact, dorénavant. Elle viendra prendre contact directement avec vous."


Sur ces mots, elle tendit les deux autres baluchons de papier froissé à son contact. Homok les saisit délicatement, appela à nouveau son majordome, lui posa entre les mains et lui fit un mouvement de tête lui signalant de partir les ranger.
L'orang-outan sortit trois zodiacs de la poche de son veston qu'il tendit à Nora, toujours avec sa lenteur habituelle.

Une fois le paiement reçu, elle annonça à ses deux compères :


"Très bien messieurs. Sur ce, je vous laisserai procéder avec ma partenaire. d'ici-là. Au revoir, messieurs."


Nora sortit de la pièce sans les regarder, bien décidée à rentrer chez elle. La nuit était bien entamée, une nuit calme et douce... Mais qui risque d'être solitaire, encore une fois. Elle se rendit donc à nouveau à ce restaurant près de la citadelle, où elle alla passer la nuit avec quelques "connaissances"...

Homok attendit que l'humaine se soit éloignée de la porte pour commenter l'entrevue : "Et finalement, tu ne lui as pas vendu d'alcool... Tu es vraiment la dernière des merdes en affaires mon pauvre petit fils de pute. Et pour cette greffe, je n'en ai pas besoin, contrairement à toi, j'ai déjà une bite opérationnelle... enfin. Tu devrais rentrer chez toi, avant que ta femme n'invite tout le quartier pour la baiser ! Moi, tu le sais très bien, mes affaires commencent à devenir sérieuse le soir, je vais être un peu occupé."

Mais il n'avait pas l'air de bouger, il inspira et finit par dire ce qui lui démangeait les naseaux depuis quelques heures : "Tu sais, j'ai un mauvais pressentiment pour cette affaire. On ne devrait pas traiter avec les humains, ils font le contraire de nous : ils ont des centaines de règles officielles, sont tous propres en apparence, mais n'en respectent aucune. Enfin, on peut traiter avec eux, mais se fournir chez eux et les engager... je ne sais pas." Son inquiétude se lisait sur son visage.

La nuit fut agitée : un feu s'était déclaré dans l'un des quartiers populaires et industriels du Sud-Est de Widwall. Des miliciens avait battu la ville entière à la recherche de volontaires pour aider ; à l'exception de la citadelle et du quartier simien ; mais les tocsins avaient tout de même réveillé la ville simiesque. Au matin, une odeur âcre de fumée piquait les nez des habitants, et une colonne grise s'élevait, visible depuis des kilomètres alentour.

Il était encore tôt quand le sommeil quitta Nora pour de bon, encore moite, les nerfs insupportablement actifs et tendus comme souvent après une nuit courte, agitée et arrosée. Dans le lit aux draps gras, sous une couverture sans duvet qui laissait voir sa silhouette engageante dont le seul défaut était l'absence de fesses, une jeune femme tournait le dos à Nora, dormant encore. Une lumière morne, filtrée par les nuages et la fumée, entrait en raies pâles à travers les rideaux de dentelle jaunie. Lorsque l'infiltratrice se redressa, elle put voir les particule en suspension danser dans la lumière.

... Lorsqu'elle se rendit compte qu'elle n'avait toujours pas donné un petit quelque chose à Lucy, qui, même si elle était heureuse de partager sa couche, vivait tout de même de son sexe et de son temps nocturne. (Tu choisiras dans ton prochain messgae)

Il était temps maintenant, de se préparer à rejoindre Gonzo en tant qu'une toute nouvelle personne, pour passer à la deuxième étape de la mission après la prise de contact : l'infiltration en elle-même. Le milieu de la pègre simienne étant aussi stable pour un humain qu'une plaine entière de sables mouvants, il allait lui falloir faire attention à tous les détails, même ceux dispensables en temps normaux.

Nora s'arrêta au pas de la porte.
"Non, je ne peux pas partir comme ça... il est trop tôt."
La jeune femme posa son sac à-même le sol, puis se retourna vers le lit. Elle constata avec surprise que Lucy était réveillée, et que la belle-de-nuit au regard d'émeraudes lui souriait d'un air incrédule.

"Bonjour, Clara. Alors, tu me quittes comme ça?"


L'espionne se trouva honteuse, et baissa le regard.
"Lucy, je suis désolée, je n'ai plus toute ma tête depuis quelques temps. Et la soirée d'hier soir ne m'y a pas aidée..."
Son amante se redressa et lui ouvrit les bras, laissant tomber le drap qui cachait sa généreuse poitrine.

"Allez viens faire un câlin, mon ange."

Nora s'assit sur le lit et posa sa tête sur le creux de l'épaule de la jolie brune, avant de commencer à pleurer. Elles passèrent un petit moment dans cette position, comme si elles en avaient besoin toutes les deux. Au bout d'un moment, Lucy redressa la jeune femme en lui prenant le visage entre les deux mains, balayant ses larmes avec les pouces. Elle la dévisagea quelques secondes avant de sourire à nouveau.

"Tu sais qu'hier soir, tu avais réussi à tenir une discussion d'art avec une bourgeoise ajanide qui t'avais prise pour une collègue? C'était très drôle!
-Ah bon? Oh, j'espère qu'elle ne me cherchera pas aujourd'hui..."


Lucy retira un mouton de poussière de la perruque de Nora - qui se rendait compte que son déguisement n'était plus parfait depuis la veille - et se mit donc à se remaquiller.

"Tu me le prêtera celui-là, hein? Moi aussi je veux faire la bourgeoise ajanide!
-Je te l'ai déjà dit, il n'est qu'à ma taille... Mais je t'en ferai un, si tu veux. Bon, je vais y'aller, je vais être en retard. Comment je te paye, cette fois-ci?"

La jolie brune chercha du regard pendant un instant, avant de susurrer tendrement à l'oreille de sa douce :

"Tu n'auras qu'à m'emmener au restaurant un de ces quatre, mmmh? Ça sera juste entre toi... et moi..."

Sur ces paroles, les deux femmes s'embrassèrent langoureusement... avant de se quitter pour de bon.
Nora traversa l'auberge assez vite, ne répondant que d'un sourire aux "Bonjour Mademoiselle Von Rattlesby!" et autres politesses envoyées à son alter-ego. Cela la satisfesait d'autant plus lorsque cela venait d'inconnues de la veille - ce qui prouvait que même sous l'alcool, elle savait tenir son rôle.
Elle rentra chez elle, dans son petit appartement miteux, où elle quitta enfin son déguisement de bourgeoise. Comme d'habitude, la séparation entre elle et son déguisement était terrible. Mais cette fois-ci, cela s'était atténué par la présence du nouveau masque qui patientait dans l'armoire. Nora le saisit, le souleva de son présentoir, puis plongea ses mains dedans afin d'en faciliter la pénétration. Après quelques ajustements, Nora se retrouva face à une toute autre femme, qu'elle n'avait jamais vue. Elle se sourit dans le miroir, se fit de petites mimiques séductrices, et fut comblée par sa nouvelle apparence, très portée sur le charme.
Elle choisit le nom de Gwendolyn Marshall pour cette nouvelle apparence.
Pour travailler, elle décida de porter son ensemble de cuir noir, sa tenue d'espionne favorite. Bien plus pratique qu'une robe pour se battre, en effet.


C'est dans ce nouvel accoutrement qu'elle partit à la rencontre de Gonzo, dans le quartier simien.