[Pv Kensûo] Juste un jour de plus au boulot

Dans le quartier simien, dans une impasse large débouchant sur une route plus importante se trouvait un petit local - un rez de chaussée autrefois dédié à une maison de domestiques. Derrière la petite porte dont le loquet avait explosé le chambranle depuis longtemps se trouvait un corridor crasseux, jamais nettoyé, le sol couvert de coups, de griffures et de traces boueuses tandis que sur les boiseries simplistes qui tapissaient les murs se trouvaient couverts d'une poussière blanchâtre et incrustée. L'ancienne salle à mangers, avec sa table ravagée par les coups de couteaux et les éclaboussures et ses vaisseliers vides et poussiéreux, était à l'image du couloir : sale, étriqué et sombre. La haute fenêtre qui laissait entrer une lumière blafarde était si crasseuse qu'on ne pouvait que deviner les mur et la gouttière du bâtiment dont le dos faisait face à la fenêtre.

Ce matin, à il manquait deux hommes à l'appel, lorsque Gonzo arriva.

Les six singes présents ce matin se regardaient d'un air complice ou coupable à la mention du premier nom mais eurent l'air étonné pour le second. L'un deux, Bobok, finit par faire un pas vers son chef sous les regards hésitants de ses camarades, et se tint bien droit lorsqu'il dit : "Bah m'sieur y z'ont trouvé qu'y'a pas assez d'sous pour l'boulot... enfin Moka... enfin voilà, y z'ont ptêt' raison en même temps... enfin Moka..." Un silence s'installa dans la salle au plafond bas.

Gonzo souffla du nez une seconde fois, et s'exclama encore plus fort: "Alors écoutez moi bien mes p'tits fumiers, ici comme vous le savez je suis dieu le père, et que fait dieu le père avec ses ouailles? Hein? La plupart d'entre vous je les nourris, et les autres je les loge ici, et toi Bobok, je t'ai même accueilli chez moi, dans mon manoir! Là où ma femme et mes gosses vivent! Donc à présent si vous voulez continuer à vivre comme ça à vous tripoter le guignol vous me remmenez ces deux p'tites tapettes dans l'heure ou sinon j'vous fous tous à la porte! Et après... si la vie de clochard ne vous dérange pas vous pouvez même partir de vous même."

Gonzo sortit une bouteille de scotch de l'un de ses tiroirs et se servit un verre.

Jet de Charisme:
+Compétence de manipulation : 16

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#1 'Dé 20' : 2

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#2 'Dé 10' : 4

Ils s'en allèrent penauds, mais contents au fond de ne pas avoir essuyé ce qu'ils auraient appelé longtemps une "branlée mémorable". Décidé à retrouver Moka pour laver leur semblant d'honneur, ils partirent vivement. La matinée fut calme : les alambics étaient en cours de nettoyage, le reste des effectifs cherchaient activement les déserteurs, et la quantité importante d'argent rentré la semaine dernière permettait de ne pas trop se presser pour les affaires. Une fois deux verres de scotchs et un cigare tranquillement consumé, du bruit se fit entendre dans l'entrée : le personnel débarquait à grand renfort de bruit, de piaillements et de bourrades plus ou moins amicales.

Moka entra le premier, l'air défiant et résolu, poussé par Bobok, servil. Derrière eux, les macaques semblaient en désaccord et se gueulait des insultes en simien, s'envoyant occasionnellement valser dans les meubles. Le brouhaha cessa lorsque tout le monde fut face au chef. "J'bosse plus pour toi Gonzo, t'es un gros tas de merde et chuis pas l'seul à penser ça !" Une rumeur sourde partagée entre l'approbation furieuse et le déni paniqué roula sur les babines des simiens.

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#1 'Dé 20' : 20

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#2 'Dé 10' : 4

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'Dé 6' : 1

À la fin de la tirade, le dénommé Moka tremblait comme une feuille. Ses compagnons se jetèrent sur lui comme un seul homme et le mirent à nu en déchirant violemment ses vêtements. Personne ne criait, il ne se défendait même pas, se contentant de protéger son visage contre d'éventuels coups. Les singes s'empressèrent de le traîner dehors en emportant des lambeaux de vêtements pour l'attacher. Le calme revint dans la pièce, et dura jusqu'au retour des singes, tous faisaient profil bas, ramenant une petite boîte en carton contenant six pâtisseries chocolatées identiques à celle réclamée par le maître. Ils attendaient désormais la suite des opérations, peu envieux de connaître le même sort que cet abruti de Moka.

Après avoir écumé ses connaissances et les rues alentours, Gonzo fit un point dans sa tête : il avait les moyens potentiels pour racheter trois terrain. Le premier d'entre eux était une vieille usine désaffectée mais à la structure encore solide, vendue par un bourgeois aux abois. Le second ne comportait aucune bâtisse et se trouvait à la bordure de la ville, dans un coin en pleine expansion, cédé par un héritier n'habitant plus la ville. Le troisième enfin était étriqué mais sous une maison de trois étages, adossé à l'extérieur des murs de la ville, mis en vente par un commerçant impénétrable.

Pour chaque affaire, il faut faire un jet de Perception + Artisan bâtiment pour évaluer la solidité des murs (sauf pour le terrain vague), un jet d'Intelligence + Connaissance de Widwall pour estimer la valeur du terrain et un jet Charisme + Evaluer qq1 pour cerner le vendeur

Pour la première affaire, les jets sont de difficultés 26, 13, 17
Pour la seconde, 17 et 26
Pour la troisième 13, 26, 17
(dans l'ordre)

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#1 'Dé 20' : 15

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#2 'Dé 10' : 5

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#3 '2ème D 10' : 2

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#4 '3ème D 10' : 8

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#5 'Dé 20' : 12

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#6 'Dé 10' : 8

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#1 'Dé 10' : 7

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#2 '2ème D 10' : 5

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#3 '3ème D 10' : 6

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#4 'Dé 20' : 11

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#5 '2ème D 10' : 3

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#1 'Dé 20' : 12

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#2 'Dé 10' : 1

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#3 '2ème D 10' : 10

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#4 '3ème D 10' : 10

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#5 'Dé 20' : 20

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#6 '2ème D 10' : 1

Première affaire
Estimer solidité : 22 pour 26, échec
Evaluer prix : 26 pour 13, réussite critique
Cerner vendeur : 31 pour 17, réussite

Deuxième affaire
Evaluer prix : 29 pour 17, réussite
Cerner vendeur : 25 pour 26, échec

Troisième affaire
Estimer solidité : 19 pour 13, réussite
Evaluer prix : 31 pour 26, réussite
Cerner vendeur : 32 pour 17, réussite

Concernant l'usine, sa conception était trop complexe pour que Gonzo puisse en comprendre toutes les subtilité (+2 complications sur le jet de marchandage). Il aurait fallut être architecte. Cela ne le gêna aucunement en revanche pour faire un calcul rapide qui l'amena à estimer le complexe à 1200 galions mais plusieurs défauts pouvaient lui faire négocier au moins 400 galions de moins (+4 flat au jet de marchandage), prix qu'il pourrait obtenir en le revendant dans le mois, et cet homme, qui semblait réellement désespéré pouvait être lessivé à souhait (-2 complications sur les jets de marchandage).

Pour le terrain inutilisé, malgré son emplacement avantageux par rapport au reste de la ville, l'humidité du terrain nécessitait un drainage pour le rendre constructible, ce qui élevait son prix à seulement 300 galions. On pouvait tout de même tenter de le vendre à un néophyte pour bien plus cher. Le vendeur, cependant, n'avait donné aucun prix de départ et semblait dur en affaire (+2 complications au jet de marchandage).

Le bâtiment accolé à la muraille, enfin, était en piteux état : des termites avaient rongé certaines poutres de la charpente, rendant l'édifice instable, facilement décelable bien que camouflés par des enduits (+2 flat au jet de marchandage). La valeur de l'édifice restait élevée car il se trouvait à un endroit stratégique, montant le total à 700 galions en valeur réelle. Le prétendu marchand, quant à lui, s'était révélé être un simple artisan tentant d'impressionner pour faciliter la transaction (-2 complications au jet de marchandage).

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#1 'Dé 20' : 11

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#2 'Dé 10' : 9

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#1 'Dé 20' : 4

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#2 '3ème D 10' : 4

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#3 'D4' : 3

Après avoir ruiné un petit bourgeois, reparti les larmes aux yeux et les mains secouées de tiques nerveux, Gonzo tentait désormais d'extorquer le terrain d'un héritier fortuit. Plus alerte, moins crédule, il se mit à rire dès que la petite comédie de Gonzo fut terminée, et, redevenant soudain sérieux et fermé, il annonça son prix : 350 galions. C'était définitif, si le simien n'acceptait pas, il irait chercher un autre acheteur.

C'est à la fumerie d'Homok que se déroulait aujourd'hui le déjeuner. Comme à chaque fois qu'ils venaient là, les parrains passaient par la petite porte de derrière et s'attardaient un peu sous ou dans les deux gaokoyers, immense arbres visibles depuis n'importe quelle rue du quartier simien. Il y avait presque tout le monde : Baolé, spécialiste de la prostitution simienne, Yokké, celui de la prostitution humaine, Batano, qui faisait dans les drogues expérimentales et chimiques, Kaokao, expert du contournement des censures, et le mystérieux Doboé, qui ne disait presque jamais rien, grand spécialiste des objets occultes.

Après un apéritif à base d'alcool de racines de noarée, une grande orchidée des jungles simiennes, les discussions allaient déjà bon train. Homok en profita pour prendre Gonzo à part : "Alors mon petit sodomite, tout va bien ? Tes fissures anales se remettent ? Ecoute, j'ai peut être une affaire pour toi... une petite humaine stupide qui parle d'alcool et d'opium..."